Vitale. Une saison qui fera voyager dans le temps, dans l’espace, dans les émotions. Une saison européenne, africaine, japonaise. Pour rêver, frémir, rire et réfléchir au monde tel qu’il va… ou tel qu’il ne va pas.
Michel Vinaver, Zinnie Harris, Philippe Dorin, Mohamed Rouabhi, Joël Jouanneau, Jean-Pierre Milovanoff et Oriza Hirata éprouvent, comme moi, le besoin d’écrire, l’urgence de mettre des mots sur notre présent et le désir que leurs textes soient joués pour vous, sur la scène éclairée d’un théâtre.
Le théâtre me semble toujours un lieu d’humanité et de partage. D’abord parce qu’il offre l’expérience concrète d’être ensemble, ensemble acteurs et spectateurs, entraînés dans les remous des personnages avec leurs raisons humaines, trop humaines, et leurs entraves si souvent inhumaines. Ensuite, parce que le théâtre permet d’exercer deux qualités de l’être : la capacité à saisir la réalité, et la capacité à imaginer un autre monde.
D’autre monde, il sera souvent question, dans les douze pièces de la saison. Un autre monde fascinant, inconnu, parfois inquiétant. Désir d’évasion, désir de rencontre, peur de l’inconnu, peur de l’autre… Face à face : désir et peur.
Juste avant de démarrer ma cinquième saison de directrice – la dernière de l’actuelle convention passée avec le Ministère de la Culture –, je ne veux pas cacher les difficultés budgétaires dans lesquelles nous nous débattons. Difficultés, dont la conséquence la plus visible sera l’absence d’écrivain engagé. Mais, malgré toutes nos peurs, ou plutôt face à ces peurs qui grandissent en nous et autour de nous, une saison s’ouvre. Ample. Multiple. Belle.
Une saison, à laquelle je vous convie, entourée de toute l’équipe du Théâtre de l’Est parisien, et particulièrement accompagnée par Thierry Belnet, Fabienne Luchetti, Stéphanie Rongeot, les comédiens, intermittents longue durée, engagés cette année encore dans l’aventure…
Sur scène, il y aura des comédiens, nombreux, talentueux, des grands textes portés par des troupes. Et de la musique…
Autour des comédiens et des musiciens, il y a les inventeurs de décor, les inventeurs de costumes, les inventeurs de lumière, les inventeurs de son, et leurs metteurs en scène, qui tous, intermittents, travaillent dans l’incertitude de leur avenir. Mais tous travaillent d’abord dans le désir de vous donner le plaisir du théâtre. Un peu de beauté qui fasse reculer la peur. Un peu de rire qui attise l’intelligence.
Depuis quatre ans, vous êtes venus, de plus en plus nombreux, de plus en plus chaleureux, adultes, enfants, à la découverte des pièces de ce début de XXIe siècle.
Votre fidélité nous importe et nous porte.
De septembre 2006 à juin 2007, de L’objecteur à Chant d’adieu, nous prenons rendez-vous avec vous !
Catherine Anne, juin 2006 à Paris.