Dès qu’elle sort du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, elle joue. Et depuis longtemps, elle écrit. L’écriture, c’est ce qui lui permet de tenir debout. En 1987, Catherine Anne monte Une année sans été, sa première pièce éditée. Elle a souvent signé la (...) + plus
« Tu te rappelles l’histoire de la petite sirène ? Pour ressembler au prince, elle demande des jambes. La sorcière les lui donne en échange de sa voix. Plus un mot, plus une chanson. Et chaque mouvement sur ses belles jambes la fait atrocement souffrir. Pourtant elle danse essayant de séduire le prince, et le prince n’est pas séduit. » (extrait de Tita-Lou, de Catherine Anne, 1991).
Ce qui m’attire dans l’histoire de cette petite sirène, c’est d’abord la tentation de se métamorphoser pour être « mieux vu ». Enfant comme adulte, il nous arrive parfois, pour être admis, pour être aimés, de sacrifier des morceaux de nous mêmes, non ? Mais ça ne marche pas toujours, n’est-ce pas ? Dans le conte d’Andersen, la sirène voit le prince, elle caresse le rêve d’être aimée par lui, alors elle bouscule les règles du monde, elle veut franchir une frontière interdite, elle sacrifie sa voix, elle se risque… Ça ne finit ni comme un conte, ni comme une tragédie. À la toute dernière seconde, la sirène semble perdue, mais, en refusant la violence et la vengeance, en jetant le couteau, elle se sauve. Quant à la représentation théâtrale de cette histoire en partie aquatique, elle me semble un défi amusant pour le jeu et pour la mise en scène… À relever avec trois pincées d’audace, un tonneau d’idées, des astuces, et quelques perles !