(durée : 1h20)
Rigobert Rigodon mène une vie sans souci : marié, un enfant… et fonctionnaire au centre de tri des étrangers. Mais voilà qu’il saute du 6e étage du ministère, geste fatal, état déplorable, désordre ! Pourtant, l’âme du défunt flotte pour raconter sa rencontre avec Barthélemy Bongo venu lui demander si, en tant qu’être humain, il pouvait rester ici… Stanislas Cotton écrit Bureau national des allogènes en réaction à la campagne de régularisation des immigrés, lancée fin 90 en Belgique. Campagne hypocrite et démagogique. Comme Dario Fo, Stanislas Cotton s’empare de questions politiques en y ajoutant la dérision, l’humour grinçant, le burlesque. Entre l’extrême drôlerie et la douceur apaisante du chant de la femme qui traverse l’histoire, Vincent Goethals et ses comédiens se sont laissés emporter par l’écriture singulière de cette pièce au sujet brûlant : « Au départ j’étais plus attentif à la rythmique du texte, à la polyphonie, au côté “oratorio”. C’est presque par surprise, qu’est survenue la dimension clownesque », explique le metteur en scène. En effet pour l’auteur « Pas question de manichéisme. Les deux personnages sont à la fois détestables, aimables, enfermés dans leurs contradictions. Y’a pas de gagnant, y’a pas de perdant. Il s’agit de remettre l’humain au centre. »
Vincent Goethals Acteur et metteur en scène, il dirige la compagnie Théâtre en Scène depuis sa création en 1986. Il monte essentiellement des auteurs contemporains (Mouawad, Danis, Fréchette, Melquiot, Gaudé et Cotton). En s’associant à des chorégraphes, compositeurs ou plasticiens, il invente des mises en scène loin du naturalisme. Il a été artiste associé aux Scènes nationales de Douai et de Dunkerque puis au Théâtre du Nord, Centre Dramatique National, à Lille.
Lectures-apéro « Carte blanche à Stanislas Cotton » Vendredi 12 et 19 juin, 18h30
Rencontre avec l’équipe artistique du spectacle Jeudi 18 juin, à l’issue de la représentation