Les librairies Libr’Est du XXème arrondissement s’associent au Théâtre de l’Est parisien à l’occasion des représentations de Rien d’humain de Marie NDiaye du 20 janvier au 7 février 2009.
Le mercredi 14 janvier,18h à la librairie L’Atelier (2 Bis rue Jourdain)
Avec Jean-Baptiste Anoumon, Anne Contensou et Ophélie Marsaud
Le samedi 17 janvier, 16h à la librairie Le Genre Urbain (30 rue de BelleVille) et 18h à la librairie Le Merle moqueur (51 rue de Bagnolet)
Avec Denis Ardant, Ophélie Marsaud et Stéphanie Rongeot
Le dimanche 18 janvier, 16h à la librairie Le comptoir des mots (239 rue des Pyrénées)
Avec Jean-Baptiste Anoumon, Anne Contensou et Ophélie Marsaud
Deux montages de textes issus de l’œuvre de Marie NDiaye proposés par Ophélie Marsaud (15 minutes chacun) d’après Hilda (théâtre, ed. Minuit, 1999), Rien d’humain (théâtre, ed. Les solitaires intempestifs, 2004), La femme changé en bûche (roman, ed. Minuit, 1989), Rosie Carpe (roman, ed. Minuit, 2001), Papa doit manger (théâtre, ed. Minuit, 2003) et à confirmer Les serpents (théâtre, ed. Minuit, 2004).
« Qui peut l’entendre ? Qui peut savoir ? »
Théâtre, roman ou conte, tous les textes de Marie NDiaye posent ainsi, chacun à sa manière, la question des pouvoirs et des limites de la parole. Condamné à la plainte, aux interrogations qui demeurent sans réponse, aux pensées harcelantes qui ne les laissent jamais en repos, ses personnages ne cessent de se retourner vers autrui pour trouver enfin une écoute, une compréhension et une reconnaissance qui rétabliraient le langage dans sa fonction – pacificatrice mais sans doute utopique – de terrain d’entente.
Ce mirage, l’œuvre le poursuit avec une détermination impressionnate, sans jamais en occulter la dimension imaginaire, mais sans renoncer pour autant à la nécessité de dire. Au bord de l’abîme que frôlent si souvent ses héroïnes, du côté de la folie et de l’incapacité à s’exprimer qui les menacent, là où elles pourraient sombrer complètement, l’écrivain continue de les suivre, mettant des mots sur leurs souffrances, des mots qui peuvent encore entretenir un lien sur le point de céder.
Marie NDiaye, prix Fémina 2001 avec Rosie Carpe, sait mieux que personne transformer le quotidien en une succession d’histoires au goût étrange. Les ingrédients sont savamment choisis, ni trop ni trop peu, pour tenir en haleine et permettre de réfléchir sur les liens qui unissent les êtres. Construite à la manière d’un film policier, autour d’une série d’énigmes, la pièce cultive l’équivoque entre le dédoublement de personnalité et le vol d’identité. Après cinq années en Amérique, Bella revient chez elle pour récupérer le luxueux appartement qu’elle a prêté à son amie. Mais Djamila refuse de le lui rendre...