Vernissage du graffiti de Cart’1, street artist représenté par la galerie Doxart Contemporain (www.doxart.fr) et prochainement exposé au salon SLICK dessin (10-14 avril 08, 40 rue Richelieu, 75001 Paris, www.slick-paris.com)

Entrée libre, sur réservation 01 43 64 80 80

Cart’1 L’art de la fugue

Cart’1 un pseudo ? Le chiffre 1 comme une première fois, le premier de la pile mais aussi le chiffre générateur d’un grand nombre de possibles…

C’est un peu tout cela ! Mais surtout un éternel défi pour celui qui tente, expérimente et éprouve au quotidien l’art du spray issu de la rue, de la « culture graffiti ». Il rêve d’un langage graphique universel comme l’Espéranto, titre choisi pour sa première exposition en solo. Ce langage évoque les diverses communautés et un outil de ralliement comme les pictogrammes de Neurath dont la devise était : « Les mondes divisent, les images unissent ». Idéal revendiqué et vécu au quotidien par ce plasticien qui refuse « les maladies d’amour » d’une génération esseulée.

Préférant l’anonymat et la chaleur humaine des collectifs, à l’exposition personnelle, il participe à de très nombreux projets lui permettant d’être ici et ailleurs en même temps. Malheureusement, pas de don d’ubiquité pour cet amateur de science-fiction et de Philippe K.Dick, mais un art de la fugue peu commun. Celle que l’on retrouve chez les grands musiciens, capables de décliner infiniment un morceau et d’en faire un chef d’œuvre à tous les coups !

L’artiste dissimule sa timidité derrière un nom et ses images aux très larges sourires. Elles incarnent la béatitude zen, les « smilles XXL » sont depuis quelques années, une signature et une facétie de plus dans un panorama très vaste. Mais derrière la douceur, pas de candeur excessive et béate, les pochoirs figurant menottes et cœurs branchés à un détonateur disent l’urgence et la lucidité de cet idéaliste qui rêve d’un monde libre.

La technique du dripping est une citation à Jackson Pollock et sert de fond blanc à certains collages et pochoirs proposés comme autant de petits rébus. C’est une grammaire graphique à composer selon ses envies. La générosité du trait, les formes amples et fluides, le tracé puissant et sensuel disent tout autant que des mots, combien le plasticien est attentif à ce qu’il offre au regard.

La culture d’images, la curiosité insatiable, l’anticonformisme de cet artiste lui ont ouvert les portes d’un monde de création qui n’était pas le sien à la naissance. Cart’1 semble posséder les clefs pour échapper à l’enfermement et ainsi continuer à nous étonner par sa passion du spray, des mots et des images.