Michel Vinaver est né à Paris en 1927 de parents
d’origine russe. Il s’engage dans une double carrière.
En 1950 et 1951, il publie deux romans chez Gallimard.
En 1953, il entre dans une entreprise multinationale fabriquant
des produits de grande consommation, où il occupera jusqu’en
1980, des fonctions de cadre, puis de direction générale
dans différentes villes d’Europe. Il écrit sa première
pièce, Les Coréens, en 1955, et s’engage
alors dans son parcours d’écrivain de théâtre
qu’il poursuit en parallèle avec sa carrière dans
l’industrie. De 1982 à 1991, il assure un
enseignement d’études théâtrales à
l’université de Paris III, puis Paris VIII. Ses œuvres,
dont Les Coréens, Iphigénie Hôtel,
Par-dessus bord, King, Les Voisins, Les Huissiers,
ont été montées notamment par Roger Planchon, Antoine
Vitez, Jacques Lassalle, Alain Françon.
De
quoi avez-vous besoin pour écrire ? Merguez
purée c’est pas sorcier avec les sachets instantanés
(Charles dans Nina, c’est autre chose, 1976)
À
quoi ressemble votre bureau ? Je pense que tout est
en ordre (Un huissier dans Les Huissiers, 1957)
Où
notez-vous tout ce qui vous traverse la tête ?
Ce qui compte c’est pas avoir d’histoires (Guillermo
dans Les travaux et les jours, 1977)
Quelle
est votre heure préférée pour écrire
? Croyez-vous qu’on en serait là où
on en est,
et dans le reste du monde, si chacun tenait sa place ? (Alain
dans Iphigénie Hôtel, 1959)
À
quel rythme écrivez-vous ? Un ratelier / Du
foin / Le cheval mange / C’est l’automne (Jack
dans L’Ordinaire, 1981)
Ce
qui vient, ce sont plutôt des images, ou plutôt
du son, ou les deux ? Leurs différences s’approfondissent
(Ulysse dans Les Voisins, 1984)
Comment
viennent les noms de vos personnages ? Eh
oui oh mais oui – mais si (Les trois danseurs dans
Par-dessus bord, 1969)
Qu’est-ce
qui a déclenché votre envie d’écrire
? Un frisson nouveau il le faut (Roussy dans À
la renverse, 1979)
Quelle
est la phrase d’un autre que vous auriez rêvé
d’écrire ? En même temps j’ai
vu j’ai su que pour éliminer la concurrence
il ne fallait pas moins qu’une révolution (King
C. Gillette dans King, 1998)
Quelle
est votre couleur préférée ?
Qu’est-ce que je vous offre / Un petit verre de Pouilly
en attendant (Delile dans L’Émission de télévision,
1988)
Quel
est votre verbe préféré ?Je
sens que je coule (Sophie dans Portrait d’une femme,
1984)
Quel
est votre texte personnel préféré ?
Fait un fichu temps, pas ton opinion, camarade ? (Belair
dans Les Coréens, 1955)
Si
vous deviez porter un autre prénom, lequel choisiriez-vous
? Chez nous tes amis sont chez eux je t’ai
déjà dit (Hélène dans Dissident,
il va sans dire, 1976)
Du
combien chaussez-vous ? Un mètre soixante
et onze (Fage dans La Demande d’emploi, 1972)
EN PRÉSENCE DE MICHEL VINAVER
AUTOUR DE LES TRAVAUX ET LES JOURS Rencontre, samedi 25/10 à 15h, bibliothèque
Saint-Fargeau. Débat public avec l’équipe du spectacle,
jeudi 13/11 à l’issue de la représentation.
AUTOUR DE L’ÉMISSION DE TÉLÉVISION Rencontre, samedi 20/03 à 15h, bibliothèque
Saint-Fargeau. Débat public avec l’équipe du spectacle,
jeudi 25/03 à l’issue de la représentation. Carnet d’auteur de Michel Vinaver, samedi 27/03 à
l’issue de la représentation.
EXTRAITS
Les Travaux et les jours JAUDOUARD :... l’Après-Vente
(...)
c’est le cœur je ne dis pas que
c’est l’organe le plus important
l’entreprise a aussi besoin
de jambes et de bras et de
poumons et d’estomac mais
quand ici on répond au
téléphone ou quand on écrit à une
cliente qui est en
difficulté et une cliente qui
s’adresse à nous est toujours
une cliente en difficulté quand
elle s’adresse à nous c’est qu’elle
a besoin d’être aidée rassurée
c’est la façon dont on lui répondra
qui fera qu’elle s’attachera
davantage encore à Cosson
ou qui la détachera pour
la rejeter vers Mixwell
ou Beaumoulin
L’Émission de télévision DELILE
: On était quelqu’un
Tout d’un coup on n’est rien
La trappe s’ouvre sous vos pieds
Vous restez avec votre
carcasse physique vous
ne savez pas quoi en faire
Sinon la cacher aux yeux
des autres