« J’écris pour voir où ça va » dit Serge Valletti. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’une fois le fil tiré ça se bouscule. Il suit le zigzag des idées, laisse courir les mots au rythme de la pensée avec liberté et insolence. Saint Elvis passe l’icône Presley aux rayons X. La pièce s’appuie sur une réalité historique et sur trois protagonistes ayant existé : Elvis, sa mère Gladys et son impresario, le Colonel Parker. Les trois personnages de la pièce ont fini à leur insu par se prendre totalement pour ce qu’ils incarnent. Les voilà qui jouent et rejouent inlassablement leur rôle, devant le public, dans ce qui pourrait ressembler à l’antre d’un fan-adolescent-attardé, ou peut-être est-ce un box de parking aménagé, à moins que cela ne soit une chambre d’hôpital psychiatrique. Les personnages parlent pour tenter d’exister à nouveau dans le réel, mais la fiction les tient. Ils racontent des histoires en se projetant dans la légende, rêvent en se raccrochant à une religion de pacotille « SAINT Elvis ». La langue qu’ils parlent ne leur laisse aucun répit. « Gourmandise de l’imaginaire qui sait se faire plus attirante que le réel » dit Olivier Werner, qui jouera le fantôme réincarné d’Elvis et mettra en scène la langue jubilatoire du grand Valletti.
Olivier Werner Metteur en scène et comédien, formé à l’ENSATT puis au TNS, il travaille sous la direction de Claude Régy et de Lev Dodine au sein de l’Institut nomade de jeunes metteurs en scène. Il a travaillé comme acteur avec Christophe Perton qui lui a proposé de rejoindre en 2007 la troupe permanente et de mettre en scène cette saison ce texte de Serge Valletti./ Voir p.18, Rien d’humain de Marie NDiaye.
Rencontre avec l’équipe artistique du spectacle Jeudi 11 décembre, à l’issue de la représentation