Jeune public. Dehors il neige. Crocus, immobile, écoute le silence. Fracas le fracasse à plaisir. Ils sont ensemble, comme deux enfants traversant pour la première fois une nuit blanche ou deux clowns jouant avec leurs peurs et leurs rêves. Elle aime le calme. Il aime le tumulte, crier, danser, bondir. Que vont-ils inventer pour apprivoiser la nuit blanche ? Et qu’apportera l’aube ?
Oskar, le père, trop âgé pour servir militairement, reporte sur son fils Julius tous ses espoirs d’héroïsme ; il le pousse à s’engager dans une unité spéciale de la police, déterminant ainsi le destin tragique de sa famille… une famille ordinaire. Ce texte révèlera toute sa beauté et sa force, grâce au jeu clair et précis d’une distribution menée par Roland Bertin et Christiane Cohendy sous la direction de Hans Peter Cloos.
Jeune public. En 1948, Orwell écrivait 1984. Aujourd’hui, à la demande d’Ismaïl Safwan, Philippe Dorin écrit 2084. Du futur, des idées qu’on se fait de demain, naissent les mots de l’auteur, toujours surprenants, jamais anecdotiques. Grâce au talent de la compagnie Flash Marionnettes, qui a déjà créé Les Enchaînés de Philippe Dorin, les marionnettes deviendront clones, mutantes, animalières, humanoïdes, pour donner forme à toutes les fantaisies de son écriture.
Inspirée par les secousses dans notre actualité et le Traité sur la Tolérance de Voltaire, la pièce interroge la possible montée de l’intolérance religieuse. Au sein d’une famille laïque, au sein de notre société. Tout commence à la mort du grand-père, lorsque la mère décide seule d’organiser une cérémonie à l’église ! Ce choix déclenche des réactions contrastées. Et, comme toujours quand il est question de vie et de mort, ça oscille du comique au tragique.
Jeune public. Pierre Avezard (1909-1992) est né quasi sourd-muet, « pas fini » comme il le dit lui-même. À l’école, les enfants se moquent de lui, le traitent de « tête de vipère ». Alors il s’isole, restant garder les vaches. Et, durant quarante ans, il construit un manège à partir d’éléments récupérés : tôle ondulée, ficelles, peinture… une machinerie extraordinairement ingénieuse, qui fonctionne en pédalant sur une bicyclette. Aujourd’hui, le manège tourne encore, à la « Fabuloserie » musée d’art brut de Dicy.
Jeune public. Deux hommes marchent à la recherche d’une terre un peu particulière. C’est un duo très drôle. Kétal a plus d’ascendant, il exerce son pouvoir sur l’autre. Aride est plus naïf et très touchant. Arrivés dans ce lieu, ils découvrent un panneau « propriété privée ». Malgré cela, ils commencent à s’installer, persuadés d’être arrivés sur la terre qu’ils recherchaient. Surgit une femme, qui changera de nom à chacune de ses apparitions. Elle n’aime pas être attachée aux choses…
Elle est immédiatement tombée amoureuse de l’Autre : sa voix rauque, ses mains chargées de bagues et, surtout, cette complicité sexuelle si nouvelle pour elle et si fusionnelle. Brutalement la passion s’arrête. L’Autre part. Reste le manque. Et les petites choses de la vie de tous les jours. À travers le flux du souvenir de l’amour disparu, les mots de Claudine Galea nous bercent et nous consolent au rythme de cette quête de « la douceur inouïe ».
En Sardaigne, après la Seconde Guerre mondiale, une femme mariée tard et sans amour souffre du « mal de pierres ». Lorsqu’elle part de son village pour aller se soigner, elle connaît le choc merveilleux du désir et du plaisir. C’est sa petite-fille qui nous transmet, longtemps après, cette histoire secrète.
Le héros de Goya n’est pas le célèbre peintre espagnol mais un looser cinquantenaire qui veut claquer ses économies et s’introduire au Prado la nuit avec ses fils pour contempler, sous alcool et coke, les tableaux du maître. S’exprimant en espagnol, l’acteur lance les surtitres à l’aide d’un bouton-poussoir, impulsant son propre rythme au spectacle. À côté, un homme se retourne sur ses 17 ans et veut « saccager la tombe du vieux Borges », écrivain argentin, car il ne s’est pas opposé à la dictature militaire…
Il était une fois une reine terrible et dure qui, pour protéger ses secrets, avait fait interdire, dans tout son royaume, toute forme de question. Cette reine avait deux filles, élevées dans le respect absolu des règles appliquées à leur sexe et à leur rang. Mais les deux princesses aspirent secrètement à d’autres destinées.
Ludovic sait bien qu’il n’est pas complètement idiot, seulement un peu lent. À la dernière récré, il y en a un qui s’est écrié : « Mongol ! » Qu’est-ce que ça veut dire, mongol ? Pour la première fois de sa vie, il consulte un dictionnaire.
Une paysanne chasse des moineaux-musiciens de son champ. Elle y installe un épouvantail et engage avec lui un drôle de dialogue sur fond de solitude. Au cours de ce dialogue, les musiciens prêteront cette fois leurs voix à l’épouvantail : leurs voix ? Autant dire leur musique, leurs plaintes et leurs silences…
TAG . masc. (mot américain) : Graffiti tracé ou peint, caractérisé par un graphisme proche de l’écriture et constituant un signe de reconnaissance. (Larousse)
Rien n’est perdu, rien n’est gagné ! Il est encore temps de mettre en scène le combat perpétuel de l’être au monde. Aujourd’hui. Dans un bureau, une chambre, une agence de Pôle-emploi, une salle de rédaction, sur la scène du grand théâtre… En courtes séquences impliquant une foule de personnages, beaucoup plus nombreux que les comédiens réunis. Jouer la métamorphose, la vitalité des mots et l’humour salvateur contre l’absurde de certains pouvoirs. Dans Comédies tragiques, il est question d’en rire !
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